Poussières de mémoire
Récit d’un voyage 1974 – 1977
Jean-Luc Parenteau
Avec la collaboration de Philippe Rochette
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec,
octobre 2020,
Illustré, 426 pages.
Reliure allemande.
Couverture couleur souple.
ISBN 978-2-89612-593-7
Édition numérique (PDF) : 7.00$
PRÉSENTATION
Poussières de mémoire - Récit d’un voyage 1974 – 1977, Jean-Luc Parenteau
avec la collaboration de Philippe Rochette, Fondation littéraire Fleur de Lys
C'est le récit d'un voyage sans
destination autre que celle d'être sur la route; d'un voyage sans guide autre
que le bouche à oreille des gens du voyage; d'un voyage où le temps n'a qu'une
importance très secondaire et ne vient en rien affecter l’horaire; d'un voyage
vécu dans la simplicité volontaire avant même la naissance du concept.
Istanbul, Téhéran, Kandahar, Kaboul, Delhi, Bénarès, Calcutta, Rangoon, Bangkok
et Katmandou ont jalonné notre chemin. La moitié de ces villes nous étaient
totalement inconnues et toutes ont apporté leur lot de mystères, d'odeurs et de
couleurs exotiques.
Dans les années ’70, nous avons été plusieurs à prendre la route de l’Asie,
rejetant le confort et l'indifférence des sociétés occidentales. Certains y ont
trouvé ce qu’ils cherchaient et y sont restés. Parmi ceux qui sont revenus,
nombreux sont ceux qui ont été transformés à jamais par ce voyage.
TABLE DES MATIÈRES
Poussières de mémoire - Récit d’un voyage 1974 – 1977, Jean-Luc Parenteau
avec la collaboration de Philippe Rochette, Fondation littéraire Fleur de Lys
Pourquoi écrire ? (9)
Ce désir de partir... (15)
L'influence familiale
L'Angleterre
Travailleur à Paris
La déception politique
Partir, c’était aussi dans l’air du temps
Il était temps de partir
L’argent…
Fin prêts…
Enfin, on part ! (39)
Départ, avril 1974
Paris
L’Arche
Trosly-Breuil
Gavrus, mai 1974
Frimhurst, Angleterre
Héritage du séjour à Gavrus
France, du Nord au Sud (été 1974)
Italie
Rome (juillet 1974)
Naples
Sicile (août 1974)
Cap vers le nord (septembre 1974)
Genève (fin août 1974)
Le Nant-Manant (septembre 1974)
L’Allemagne (octobre 1974 à mars 1975)
La Forêt Noire, le centre de l'Europe
Départ de Pierre
Et c’est reparti!
Sur la route de l'Orient (131)
Istambul
L'Iran
Afghanistan (avez-vous dit « bout
du monde » ?) (145)
Herat
Kandahar
Kaboul
L’Inde, de l'émerveillement à la réalité (159)
Amritsar- le premier contact
Vers Delhi − L’expérience du train
New Delhi
Rencontre québécoise
L’ambassade canadienne
Delhi au quotidien
Les chocs culturels
Bénares
La fonction publique indienne
Sur la route de Calcutta (ou le jour de la marmotte…)
Calcutta
La mort
L’Inde en changement
La Birmanie et la Thaïlande (207)
Bangkok
Chiang Mai
Ko Samui
Phuket
La Malaisie (229)
Penang
Les Tortues
Kuala Lumpur
Ali
Les boat people deviennent réalité
Singapour (le bout du chemin) (247)
Le Népal (le sommet) (263)
Katmandou
Pokhara
On part en trekking : le Langtang
Le temps des vampires
Médecins malgré nous
Le but du voyage : le lac Gosainkund
La leçon des réfugiés tibétains
Retour à Katmandou
Le retour (297)
En route
Delhi, prise un, scène deux
Kaboul
L'Iran
Istanbul
Magic Bus
L'Allemagne
Lahr − Allemagne (prise 2) (321)
L’Asie nous avait marqués
L’auberge de jeunesse
Retour au travail
La vie des gens de passage en Allemagne
Des blondes!
Activités
Histoires de drogue
L’art d’avoir l’air fou…
L’art d’avoir l’air fou (bis)
Des gens du voyage particuliers
FrancosAnglos
Des relations difficiles avec l'armée
Premier arrivé, premier servi !
Oui, mais pas dans l'armée
Cacher cette fesse que je ne saurais voir…
Bataille de drapeaux
Fini le célibat, parti pour un autre genre de voyage
Le Gérard « nouveau »
La vie à l’ashram
L'embourgeoisement
On profite de l'Europe
Parachutisme
L'Écosse
Son histoire
Sa géographie
Ses gens et sa culture
La famille Dow
L'heure du retour a sonné
Le chemin du retour (393)
L’arrivée
L'emprise de l'église catholique
C'est ici que le voyage se termine
Le mariage et l’installation
Ce qu'il me reste… (403)
Remerciements (407)
Au sujet de l'auteur (409)
Communiquer avec l'auteur (411)
EXTRAIT
Poussières de mémoire
- Récit d’un voyage 1974 – 1977, Jean-Luc Parenteau
avec la collaboration de Philippe Rochette, Fondation littéraire Fleur de Lys
Pourquoi écrire ?
Pourquoi vouloir partager les souvenirs d’un voyage effectué il y a si
longtemps ? Pourquoi ce besoin nouveau de raconter ce que j’ai vécu
durant ce périple qui a duré plus de trois ans ? Pourquoi penser qu’un
autre que moi s’intéresserait à mes vieilles histoires ?
AU SUJET
DE L'AUTEUR
JEAN-LUC PARENTEAU
L'auteur
est né à Montréal en 1953. Il a fait ses études
secondaires au collège Stanislas, un établissement
français qui offrait une formation classique mais
teintée par l'histoire et la littérature françaises.
Son père avait bénéficié d'une bourse pour étudier
en France et lui parlait souvent des expériences
qu’il y avait vécues. Là se situent probablement les
racines de son désir de voyager pour aller à la
rencontre de la différence et pour comprendre
comment certaines cultures pensent différemment de
la nôtre.
Voyager vous laisse d'abord sans voix,
avant de vous transformer en conteur.
Ibn Battuta
Il est toujours rassurant de pouvoir justifier nos gestes et nos
décisions. Ces questions m’ont donc habité à toutes les étapes de la
rédaction de mon récit. Je me suis demandé ce qui pouvait bien m’avoir
motivé à entreprendre ce projet, quarante-cinq ans plus tard. Surtout
que, durant toutes ces années, je n’avais que rarement évoqué cette
étape de ma vie avec mes amis ou ma famille. Bien sûr, il est arrivé que
je me rende intéressant, à l’heure du souper, en racontant quelques
anecdotes exotiques. Cependant, certaines expériences vécues au cours de
ces années passées à l’étranger étaient difficiles à partager dans des
conversations. Je les ai donc gardées pour moi. C’est ainsi qu’avec le
temps, plusieurs souvenirs et une bonne partie de l’héritage humain que
m’a laissés mon périple étaient devenus comme un vieux livre dont on a
apprécié la lecture mais qui dort dans la bibliothèque. On n’ose pas
s’en débarrasser mais on ne l’ouvre que très rarement.
Je crois que si j'ai si peu parlé de mon voyage, c’est que je me suis
vite rendu compte qu’il était difficile de partager les émotions
associées à plusieurs de mes expériences, particulièrement celles vécues
en Inde. J’ai réalisé que je n’arrivais pas à bien faire comprendre ce
que j’avais éprouvé à ceux qui n’étaient jamais allés en Asie. Il
existait, entre nous, une sorte de fossé qui était créé par le fait
qu’on ne peut vraiment appréhender certaines réalités pour lesquelles
nous n’avons aucune référence. Certains moments que j’avais vécus durant
ce voyage ne pouvaient être complètement compris que par des gens qui
non seulement avaient vu mais avaient aussi côtoyé et senti les niveaux
extrêmes de surpopulation, de famine, de discrimination, de chaleur
torride, d’exploitation, de violence et de pauvreté qui étaient le
quotidien de la majorité des Asiatiques. Comment alors parler de ces
expériences sans tomber dans le spectaculaire ? Comment évoquer tout
cela sans avoir l’air de se poser en héros aux yeux de ceux qui ne sont
jamais partis ? En même temps, banaliser la misère et la douleur n’est
une option pour aucune personne qui en a été témoin. Ce n’était pas
facile et je n’ai jamais bien réussi cet exercice de communication
orale. Je me suis dit que le récit écrit était possiblement un meilleur
médium pour y arriver.
Mais pourquoi maintenant ?
Parce que la vie avance, inexorablement, et que je sens qu'il me reste
moins de temps qu'avant. Bientôt, « je finirai ma vie dans un murmure »
(T.S. Eliott). Je devrai alors faire « deux petits pas de côté », comme
le dit si justement mon ami Serge Durand dans la magnifique chanson
qu'il a écrite sur sa mère. Deux petits pas pour laisser toute la place
à mes enfants et mes petits-enfants et pour que se fasse la « suite du
monde » (Pierre Perrault).
Alors, que restera-t-il ? Laisserai-je une trace ? Je ne sais pas,
peut-être une toute petite et pour si peu de temps. De nos jours tout va
tellement vite, notre vie ne fait qu’effleurer ce et ceux qu’elle
touche.
Dans ce récit, j’ai voulu témoigner d'une époque différente sans pour
autant affirmer qu'elle était meilleure car était-elle meilleure ? C’est
vrai que les dernières décennies ont amené des progrès sociaux
importants en démocratisant l’instruction, en rendant les femmes moins
inégales aux hommes et en faisant une place à des gens que leur
orientation sexuelle avait marginalisés. Il faut cependant avouer que
nous sommes loin d’avoir réduit toutes les inégalités et nous avons
échoué à réaliser nos idéaux de paix et d’amour. Nous avons encore la
même peur de l’autre; il n’y a que l’autre qui a changé. Les Arabes et
les réfugiés africains ont ainsi remplacé les communistes. Cette peur de
l'autre avait amené la guerre du Vietnam, l'embargo avec Cuba et le
maccarthysme; elle alimente aujourd’hui la guerre au terrorisme et la
psychose face aux migrants. Je ne pourrais donc dire quelle époque est
la plus «progressiste».
Mais peut-être sommes-nous dans une période de transition. Nous
assistons actuellement à la mondialisation accélérée de l'économie et de
la culture. Avec l’accès à internet, cette technologie si envahissante
mais si séduisante, nous vivrons peut-être LA véritable révolution :
celle qui rendra tous les hommes égaux dans le creuset universel du
cyberespace!
Au cours des quarante dernières années, les relations entre les hommes
habitant notre Terre ont radicalement changé. Nous vivons aujourd’hui
dans un monde où l’espace et le temps sont comprimés. Le monde entier
n’est qu’à un ou deux clics de souris et internet a éliminé le concept
même de délai. Il n'y a plus d’espace-temps entre l’envoi d’un SMS et sa
réponse, entre un appel et son retour, entre un désir et son
assouvissement. Je serais bien heureux si mon récit servait à vous
rappeler une époque où tout n'était pas nécessairement programmé, où
nous pouvions choisir d’étirer le temps nonchalamment, sans urgence. Où
nous avions aussi conscience de la distance qui nous séparait les uns
des autres sur la planète. Cette distance elle-même nous donnait du
temps. Comme les moyens de communication étaient moins performants, cela
pouvait prendre plusieurs jours ou semaines avant de pouvoir entrer en
contact avec nos proches lorsque nous étions à l’étranger.
Cette distance faisait aussi en sorte que tous n'écoutaient pas la même
musique, ne portaient pas les mêmes vêtements et ne mangeaient pas les
mêmes plats. Il n’y avait aucune chaîne de fast-food à l’Est de Munich.
La musique des Beatles n’avait pas encore fait le tour du monde. Les
écarts entre les cultures étaient donc remarquables et remarqués. La
soif de la différence était ressentie par plusieurs jeunes de ma
génération. Nous recherchions ce qu’il y avait de différent chez
l’étranger et nous voulions le comprendre.
En plus de vouloir témoigner d’une autre époque, je dois avouer que j’ai
aussi voulu me faire plaisir. Je m’en confesse, j’aime écrire. J’aime
les mots, particulièrement leur son et leur association qui forme des
phrases qui permettent d’exprimer notre pensée. Il y a des phrases
neutres qui décrivent les décors mais il y en a aussi de plus colorées
qui révèlent nos émotions. Par exemple, il y a des mots qui nous rendent
l'odeur d'une ville et la densité des foules. D'autres encore qui crient
la violence et la douleur ou qui murmurent la tendresse.
J’aime aussi le papier qui accueille mes phrases et les inscrit dans la
pérennité. Il y a quelque chose de rassurant dans un livre. Il donne du
« poids » à l’histoire. En quelque sorte, il matérialise mon souvenir.
Il le fait passer de ma mémoire au monde réel. Il est la preuve tangible
que «j’ai été». Il laisse une trace…
Mon intention dans ce récit est de partager quelques souvenirs qui
peuplent ma mémoire. Ceux de mon voyage m’ont accompagné pendant bien
des années. Je ne revendique pas dans mon texte un récit exact de tout
ce que j’ai vécu dans ce voyage de plus de trois ans. Non, je suis
conscient que mes souvenirs pourraient très bien ne pas être
parfaitement fidèles à mes expériences. Ainsi parfois, j’en ai peut-être
exagéré quelques-uns qui touchaient quelque chose de très sensible en
moi. Il est également probable que j’en ai atténué d’autres qui
m’ennuyaient ou m’embarrassaient. Et il est certain que j’en ai oublié
plusieurs que mon esprit jugeait insignifiants. Donc, ce récit n'est
probablement pas complètement conforme à la réalité. Mais n’allez pas,
pour autant, penser qu'il est romancé ou imaginé. Non, il représente
fidèlement le souvenir que j’en ai gardé à travers le filtre du temps et
de son cortège d’expériences. Le voyage que j’ai décrit est celui que
mon esprit en a gardé.
Il est bien rare que nos décisions ne soient motivées que par une chose;
ce récit ne fait pas exception. Écrire, au départ, n’est généralement
pas un exercice de modestie car l’auteur suppose que ce qu’il veut
raconter mérite que le lecteur y consacre quelques heures de ses
loisirs. Je confesse ce péché. Mais j’aime penser qu’il y avait plus. Si
j’ai entrepris l’écriture de ce récit c’est en pensant particulièrement
à mes trois enfants Thomas, Alélia et Gabriel afin de leur témoigner de
mon expérience d’une époque révolue. Le monde des années '70 nous a
permis, à mes amis et moi, d’entreprendre une aventure enrichissante et
exaltante qu’il serait bien difficile de répéter aujourd’hui. Les pages
qui suivent me permettent d’en partager le souvenir avec vous.
Ce récit sera donc une des traces que je laisserai derrière moi. Il est
peu probable que cette empreinte dure longtemps. Une fois l’encre
séchée, elle s’effacera plus ou moins vite. J’aimerais cependant qu’elle
s’imprime, pour un temps, dans la mémoire de ceux qui font encore une
place au rêve dans leur vie.
Avec toute mon amitié et infiniment de tendresse,
Jean-Luc
L'auteur a baigné dans un milieu qui voulait
s'affranchir de la domination anglophone, un milieu
qui était fier de parler et de vivre en français au
cœur de l’Amérique. En 1974, plusieurs raisons l’ont
amené à partir. Il était d’abord déçu du résultat
des élections de 1972 où le parti souverainiste
n'avait réussi à faire élire que quelques députés.
Il se trouvait également à la fin de ses études
collégiales et était indécis face à son avenir.
Finalement, il ressentait une sorte de malaise à
l’égard de la guerre du Vietnam et d’une division
simpliste du monde entre communistes et
capitalistes. Il est donc parti pendant trois ans et
a parcouru le monde comme beaucoup d’autres jeunes
que l'on a souvent appelé les hippies.
C'est ce voyage que l'auteur raconte dans ce livre.
Dans son récit, il essaie de transmettre les valeurs
qui animaient les jeunes de cette époque et de
décrire les conditions dans lesquelles ils
voyageaient. Il n'est pas nostalgique, il ne veut
que témoigner d'un passé pas si lointain où le monde
vivait de rapides trans¬formations et où plusieurs
ont senti le besoin d’aller vers d’autres cultures.
Naturellement, ces trois années passées sur la route
l'ont transformé profondément. Il en est revenu plus
confiant, plus créatif et habité du désir d'aller à
la rencontre de l'autre. Il y trouva l’inspiration
pour s’inscrire à un baccalauréat en travail social
à l'université Laval suivi un peu plus tard d'une
maîtrise à l'école nationale d'administration
publique (ENAP). Il travailla presque toute sa
carrière dans le domaine de la santé mentale dans la
région de Chaudière-Appalaches, particulièrement
dans la gestion des services offerts à cette
clientèle. Il se plait à dire que s’il a participé à
la désinstitutionalisation de plusieurs personnes
aux prises avec des problèmes de santé mentale
(particulièrement dans les asiles de St-Ferdinand et
de Lac Etchemin), il a surtout passé la plus grande
partie de sa carrière à désinstitutionaliser les
services de psychiatrie pour les rendre accessibles
dans la communauté. Ses réalisations lui ont valu le
prix d'excellence Hector-L-Bertrand décerné par
l'Association des cadres supérieurs de la santé et
des services sociaux.
À l'heure de la retraite, et sur l'insistance de
plusieurs de ses amis, l’auteur a accepté de relever
le défi de raconter son périple de jeunesse avec
tout ce que cela comporte d'introspection et de
souvenirs plus ou moins clairs. Ce sont ses
Poussières de Mémoire qu'il partage ici avec vous.
Il espère que cette lecture permettra à ceux et
celles de sa génération de se remémorer certains
aspects des années ’70. Cependant, il aimerait
surtout offrir aux plus jeunes un témoignage
personnel qui puisse mieux leur faire comprendre
certaines expériences vécues par la génération qui
les a précédés.
JEAN-LUC-PARENTEAU
Jean-Luc Pareanteau se fera un plaisir de lire
et de répondre personnellement à vos courriels.
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