NOUVEAUTÉ
Chroniques d'une baby-boomer Récit autobiographique Michèle Dumas Paradis Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis, Québec, août 2022, 216 pages. ISBN 978-2-89612-624-8 Exemplaire papier : non disponible PRÉSENTATION Gabrielle est une jeune fille du Flower Power et elle a 17 ans en 1970. Elle est fière de sa génération qui remet en question toute la société et ses parents sont dépassés par les comportements de leur fille et de ses amis aux cheveux longs. Avec une éducation chez les religieuses au primaire, rien ne prédisait que cette petite fille sage et timide chan¬gerait à ce point. À l’école secondaire, les filles s’emballent pour des groupes de musiciens aux cheveux longs. C’est surtout au cégep où elle fait partie de la 1ère cohorte d’étudiants que la jeunesse devient contestataire. Elle laisse les études pour aller travailler dans des boulots temporaires en attendant de savoir ce qu’elle va faire de sa vie. Elle fait la rencontre d’un jeune homme avec qui elle vivra dans la marginalité quelque temps. Découvrant qu’elle est enceinte, elle et son copain décideront de se marier et d’aller vivre dans la ville natale de Jérôme, une petite ville sur le bord de la mer, avec leur premier fils. Un malheur n’arrivant jamais seul, leur vie sera profondément marquée pendant leur séjour dans cette petite ville et laissera des traces indélébiles. Ils seront de retour dans la ville de Québec avec un 2e fils et tenteront de prendre un nouveau départ. Gabrielle et Jérôme sont des baby-boomers et font partie de ceux et celles qui n’ont pas abandonné leurs convictions de pouvoir changer la société. Ils ne peuvent s’empêcher de vieillir comme ils ont vécu leur jeunesse. EXTRAIT CHAPITRE 1 La vie, tout simplement
Pourtant l’oiseau de très bonne heure à ce qu’il semble connaît déjà son chant. Gabrielle Roy, Détresse et Enchantement. Une petite fille est née. Ce ne sont pas des fées lumineuses et transparentes qui se sont penchées sur son berceau, ce sont des êtres humains. Avec toutes leurs émotions, leurs peurs, leur violence, leur tendresse et leur bonté. Cette petite fille avait reçu le don de percevoir ce que ressentaient les êtres humains. Elle pleurait souvent et était consolée instantanément par un des membres d’une grande famille. Une famille pauvre. Celle de son père. Elle faisait l’envie de plusieurs qui auraient aimé prendre sa place. — Quelle belle petite fille ! se disaient-ils. Un désir de se sauver de la pauvreté, d’être quelqu’un d’autre, de désirer être à sa place, de vouloir revivre en elle. Un rêve de ne plus être couché le soir dans une chambre avec ses frères ou ses sœurs à geler et à sortir de son lit pour mettre des bûches dans le poêle à bois. À ne plus mettre le linge de ses frères ou de ses sœurs. À ne plus se rendre à l’école avec le linge cousu par sa mère dans de l’étoffe de jute teinte dont la couleur s’égouttait sur le trottoir les jours de pluie. Elle avait une mère et un père qui l’adoraient. Surtout la mère. Est-ce que son père lui exprimait son affection ? Les pères de cette époque n’étaient pas très démonstratifs. Gabrielle est née en 1953. Les femmes sont sur le marché du travail et travaillent comme secrétaires, infirmières ou hôtesses de l’air. C’est la mode du tailleur pour les femmes, équivalent du veston-cravate-pantalon pour les hommes. Cette époque de 1950 à 1970 est un contexte à la fois emprisonnant pour la femme dans un rôle inférieur à l’homme et délivrant avec le mouvement de libération de la femme qui veut dénoncer la société patriarcale. On n’a qu’à se rappeler l’actrice Marilyn Monroe qui accède au statut de star d’Hollywood et de sex-symbol. C’est une victoire pour celle qui renverse les stéréotypes et qui se tient aux côtés des vedettes masculines. Mais elle sera considérée comme un sex-symbol plus que comme une actrice. Pourtant elle récolte un Golden Globe pour son rôle dans la comédie Some like it hot, un de ses succès au cinéma en 1960. Puis la Vallée des poupées, roman publié en 1966, retrace l’histoire de trois femmes qui vivent dans un monde dominé par les hommes et dont elles veulent s’affranchir. À la naissance de Gabrielle, sa mère Anna voit son rêve exaucé d’avoir une fille. Ce n’est pas ce que disait la belle-mère d’Anna qui a mis au monde 13 enfants et qui redoutait une vie misérable pour ses filles. Après l’accouchement, les femmes devaient passer une semaine à l’hôpital et ne pouvaient assister à la cérémonie de baptême qui devait se dérouler rapidement après la naissance. Anna avait choisi une des sœurs d’Hubert, le père de Gabrielle, pour porter le bébé et les parrain et marraine. Hubert, heureux papa, avait retenu les services d’un cocher pour se rendre à l’église. Gabrielle a donc fait son entrée dans la vie à bord d’une calèche. Quelle symbolique ! Les filles étaient donc prédestinées à jouer le rôle de princesse. Gabrielle aura fort à faire pour ne pas adhérer à ce stéréotype persistant tout au long de sa vie. Les années passent. Deux années exactement. Un petit frère arrive et cause tout un émoi en étant malade à la naissance. Il a même failli mourir. La petite fille n’aime pas cet intrus dans son monde et fera de nombreuses crises de colère qui exaspèrent ses parents. On la fera garder pour aller à l’hôpital. On la laissera à quelques reprises à la maison de ses grands-parents paternels avec les frères et sœurs adolescents de son père. C’est une maison de briques rouges à deux étages avec la chambre des grands-parents au rez-de-chaussée et les chambres des frères et sœurs au 2e étage. Les quatre chambres sont partagées entre les filles et les garçons et la chambre de bain est vivement disputée pour quelques minutes de plus. Il y a une galerie à l’arrière qui fait toute la longueur de la maison et une grande cour avec de beaux arbres à fleurs, des lilas. Dans les souvenirs de Gabrielle, il y a une ruelle qui longe les cours de toute la rangée de maisons. Pour une petite fille de 6 ans, c’est une véritable forêt où l’on peut se cacher et qui recèle des histoires mystérieuses. Quand Gabrielle y retourne des années plus tard, elle est frappée par la taille de la ruelle qui n’est plus qu’un petit chemin rocailleux avec des touffes d’herbe ici et là. Avec le temps, on perd son innocence d’enfant et la féérie qui vivent pourtant encore en nous bien enfouies. À la naissance de son frère Marc, le monde de Gabrielle vient de s’écrouler. Elle se sent entourée de ses oncles et de ses tantes, mais abandonnée par ses parents qui font des allers-retours à l’hôpital. Le petit Marc risque la déshydratation à cause de la gastro-entérite dont il est atteint. Elle n’aime pas qu’on la touche et qu’on la dérange. Adulte, Gabrielle revit des sensations étranges et des souvenirs diffus empreints de malaise. Elle n’aime pas la proximité bien qu’elle soit sociable. Il y a une barrière physique qui entoure son espace vital. Qu’est-ce que l’on garde comme souvenirs de la petite fille qu’on était ? Où est passé l’amour que les adultes peuvent transmettre aux enfants ? Les adultes ne l’ont pas aidée à grandir. Un oncle qui dégage une certaine familiarité avec Gabrielle et qui la regarde comme un objet sexuel. Une petite fille peut être désirable pour quelqu’un qui a de telles pulsions sexuelles. Puis un malaise en sa présence à l’adolescence. Son corps lui envoie des messages. Pourtant, Gabrielle n’est pas ce qu’on appelle une fille voluptueuse et elle se sent coupable de ne pas avoir l’allure souhaitée partout dans la société. Quelque chose s’était insinuée dans sa plus tendre enfance. Quelque chose d’impalpable qui l’empêchait d’être une petite fille, d’être joyeuse. Et il n’y avait rien de réjouissant à être une femme dans les années 50. Naître en 1953 voulait dire que les femmes devaient jouer le rôle qu’on tentait de leur faire jouer. Où trouver la force de tenir tête et d’emprunter un autre chemin ? C’est mal parti pour Gabrielle. Elle ne sait pas ce qui l’attend, mais elle le ressent dans son corps. Son premier défi fut de venir au monde dans une famille de garçons. La vie au masculin demande un bon apprentissage. C’est la testostérone dans le plafond, les bagarres pour sacrer le chef de la « gang », les sports, encore les sports et le concours de la plus belle fille à son bras. C’est probablement la raison du choix de Gabrielle de se faire couper les cheveux très courts et d’enfourcher une bicyclette au lieu de marcher comme les filles de l’époque. Son 2e défi fut d’être l’aînée de la famille. Elle aurait voulu s’en passer de celui-là ! C’est ainsi qu’elle a appris à prendre soin des autres au lieu de prendre soin d’elle. Ce qu’elle doit désapprendre si elle veut vraiment goûter la vie qui est la sienne. Toute jeune, elle était responsable de ses petits frères qu’elle emmenait dans une petite brouette en visite chez sa grand-mère pendant que sa mère s’offrait quelques moments de répit bien mérités. Surtout quand le soleil plombait sur toute forme de vie, la perspective de se rafraîchir à l’ombre de grands arbres était un véritable eldorado. Ce ne fut donc pas son premier désir à l’âge adulte de fonder une famille. Le rang que nous détenons dans notre famille détermine naturellement le genre de vie que nous choisirons. En effet, le rang de naissance est un facteur important dans le développement de la personnalité. Les aînés par exemple ont davantage le sens des responsabilités et rendent plus facilement service. Cependant, ils se coupent un peu de leur enfance. Les enfants du milieu ont de la difficulté à trouver leur place. Toutefois, ils ne craignent pas les compromis. Pour le dernier-né, affirmer sa personnalité semble plus facile. La voie est libre pour lui. L’enfance, ce lieu insoumis qui nous donne des ailes ou nous enferme. C’est là que l’on retourne pour prendre contact avec qui nous sommes. AU SUJET DE L'AUTEURE Michèle Dumas Paradis
Après avoir fait l’acquisition d’une caméra 35 mm dans les années 70, elle a eu accès à une chambre noire pour développer ses photos. Sa passion pour l’image l’a conduira à suivre des formations en cinéma, à faire des vidéos et à s’intéresser à la scénarisation. Elle a complété des études en traduction et en communication pour travailler dans des Directions des communications au gouvernement provincial jusqu’à sa retraite en 2016. Sa passion pour l’image s’est traduite en coup de cœur pour la peinture à l’aquarelle et à l’acrylique. Après quatre années de formation et d’ateliers, de 2012 à 2016 au Musée des Beaux-Arts de Québec, elle a participé à une exposition dans une galerie de la rue St-Jean, L’Espace contemporain le 21 mai 2017. Quand elle a pris sa retraite, elle savait qu’elle s’intéresserait à l’implication citoyenne. Elle devient membre d’un parti politique après avoir rencontré une conseillère municipale et lui avoir prêter main forte pour son élection comme chef du parti. Elle se tourne vers un rôle d’administratrice d’un conseil de quartier pour réaliser des projets initiés par des citoyens. Sa mobilisation se développe par la suite pour un comité de citoyens axé sur l’approche du zéro déchet et pour un réseau de femmes en politique municipale. Cette belle énergie militante est extrêmement motivante et lui permettra de se tourner vers la rédaction d’articles, d’infolettres, de publications sur Facebook, de lettres d’opinion et de communiqués. De 2006 à 2018, elle poursuit ses formations en montage, prise de son, scénarisation de documentaire, direction photo qu’elle mettra en pratique pour les besoins de causes citoyennes, ou de promotion d’artistes ou pour la famille et des amis. Un projet de scénario s’est transformé en projet d’écriture et l’a amenée vers l’autoédition. La démocratisation de l’art dans tous les domaines permet aujourd’hui de créer et de présenter ses réalisations publiquement. C’est avec plaisir qu’elle nous présente dans son récit, Chroniques d’une baby-boomer, la nostalgie des années 70 qu’elle a vécue avec intensité. COMMUNIQUER AVEC L'AUTEURE Michèle Dumas Paradis Courriel
OBTENIR
UN EXEMPLAIRE (Exemplaire papier : non disponible) Chroniques d'une baby-boomer Récit autobiographique Michèle Dumas Paradis
Faites un don à la Fondation littéraire Fleur de Lys pour obtenir votre exemplaire numérique du livre annoncé sur cette page.
Instructions çi-dessous
EXEMPLAIRE NUMÉRIQUE Carte de crédit ou transfert bancaire avec PayPal Partout dans le monde 7.00$ CAD Livraison en pièce jointe à un courriel dans les 48 heures BESOIN D'AIDE ?
Courriel : contact@manuscritdepot.comTéléphone (Lévis, Québec) : 581-988-7146 (13H30 À 17H00)
Fondation littéraire Fleur de Lys 31, rue St-Joseph, Lévis, Québec, Canada. G6V 1A8 Téléphone : 581-988-7146 Courriel : contact@manuscritdepot.com
MENU DE CE SITE WEB |
|
Fondation littéraire Fleur de Lys, 31, rue St-Joseph, Lévis, Québec, Canada. G6V 1A8 Téléphone : 581-988-7146 Le présent site est géré par la Fondation littéraire Fleur de Lys inc. La Fondation littéraire Fleur de Lys décline toute responsabilité quant au contenu des autres sites auxquels elle pourrait se référer.
|